Je m’appelle Molly Halloway, je suis âgée de 25 ans et je suis née le 22 juin 1995 à Vancouver, une ville resplendissante et calme à première vue.

Depuis ma naissance, ma vie n’a été que tourmenté en long et en large. En effet, les contes de fées n’existaient que dans les livres et nulle part d’autre.

Alors que je pointais le bout de mon nez, mon père disparut aussitôt. Je ne l’ai donc jamais connu à moins à travers les histoires que ma soeur aînée, Romane, avait pu me raconter du moins de ce dont elle se souvenait. Je n’ai donc pas eu la chance de connaître l’amour de mon père. Celui-ci était comme un inconnu ou un macabé. En 25 ans d’existence, jamais il n’avait refait surface, jamais il avait désiré d’apprendre à me connaître, jamais il avait souhaité revoir son enfant. Je le détestais, je le haïssais, je voulais l’anéantir, lui faire ressentir toute la douleur que j’avais pu ressentir tout au long de ma vie mais, au fond, j’avais tout de même certains regrets : celui de ne pas avoir eu un véritable père. Il restait une partie de mon histoire et ce qui a fait ce que je suis devenue.  

Mais il n’était pas le seul “faux” parent dont nous avions hérité avec Romane. Il y avait aussi notre très chère mère, une toxicomane. Notre famille était toxique, immensément toxique. Nous n’avions pas eu de chance, surtout ma soeur. Pendant de nombreuses années, elle faisait tout son possible pour entretenir ce qui ressemblait au cocon familial et pour s’occuper de moi comme elle le pouvait. Nous étions devenues toutes les deux assez proches, nous ne nous quittions plus et nous faisions face aux problèmes ensemble au fur et à mesure. Nous étions de vraies sœurs fraternelles et nous nous protégions coûte que coûte. Un jour, alors que je n’avais que 5 ans et que Romane en avait 8, elle fit une énorme chute et je courus aussitôt chez notre voisine. Elle était comme une deuxième mère de mon point de vue et avait appelé l’ambulance pour ma grande sœur. Encore heureux que nous avions quelqu’un sur qui compter.

Ma vie n’était donc pas si terrible, j’effectuais mes études grâce à l’aide de ma sœur, à vrai dire, elle m’aidait un peu pour tout. Et je lui devais aussi tout de mon côté. En effet, lorsque j’avais 16 ans et que Romane en avait 19, elle décida de déménager et de me prendre avec elle afin que l’on soit assez loin de notre mère ainsi que de pouvoir vivre notre petite vie tranquillement. Depuis, nous étions en colocation toutes les deux et vivions assez paisiblement. C’était mieux que notre précédente maison, ça c’était sûr.

Des années plus tard, j’étudiais dans une école de police et réussissait le concours haut la main. A l’âge de 23 ans, j’étais policière à Vancouver et j’avais enfin ma propre vie avec ma sœur chérie. C’est tout ce que j’avais toujours voulu et je l’avais obtenu en travaillant encore et encore plus intensément. J’étais fière de moi et je m’accordais certaines récompenses comme des plans d’un soir par exemple. Au moins, j’étais sûre qu’il n’y ait aucun attachement.

Aujourd’hui, j’ai 25 ans et je suis plus protectrice que jamais envers ma grande sœur. J’avais compris qu’elle avait rencontré quelqu’un, Kain, cet homme qui pouvait passer un certain temps chez nous et qui n’avait pas l’air d’un mauvais gars. Je n’avais donc pas de raison de lui coller un pain. De mon côté, je gardais mon statut de policière et je vivais au jour le jour sans me préoccuper de mes partenaires d’un soir. Ma vie avait l’air toute tracée, n’est-ce pas ? Mais serait-ce toujours le cas infiniment ?